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Éducation à l'environnement et amélioration de la qualité des eaux de surface dans les townships

Un projet du partenariat pour le climat Brême-Windhoek (Nakopa 2014-2017)

La coopération entre Brême et la Namibie a une longue tradition qui remonte à l'année 1975. Depuis l'an 2000, Brême et Windhoek sont liées par une amitié qui s'est accompagnée de nombreux projets communs et qui, depuis 2010, se concentre davantage sur la protection de l'environnement et des ressources.

Un panneau portant l'inscription "Car Wash" est posé sur un sol rocailleux ; des buissons et des arbres sont visibles en arrière-plan.
Au cœur du partenariat : l'amélioration de la qualité des eaux de surface dans les townships. Photo : Silke Goethe

La Namibie est l'un des pays les plus arides du monde. Windhoek a également un climat très sec, de sorte que l'approvisionnement en eau propre de la ville constitue un défi et que toute contamination des eaux de surface peut être considérée comme une menace. La pollution des eaux de surface dans les townships de Windhoek par l'élimination illégale d'huiles et de peintures usagées, de lubrifiants et de solvants par des mécaniciens auto informels constitue un problème pour l'environnement et la santé de la population locale. Cependant, les petites entreprises informelles dans le domaine des services automobiles (« mécaniciens informels » ou « Backyard Mechanics ») à Windhoek représentent une opportunité précieuse et importante de générer des revenus et de créer des emplois - en particulier pour les travailleurs non qualifiés dans les townships. Les mécaniciens auto connaissent en partie le problème de l'élimination illégale des substances et sont prêts à collaborer à une solution.

C'est pourquoi le projet « Éducation à l'environnement et amélioration de la qualité des eaux de surface dans les townships de Windhoek, Namibie » a été initié, dans lequel les « Backyard Mechanics » ont été fortement impliqués. Il avait été précédé de diverses activités thématiques, telles que des visites de délégations et une étude de l'Université de Namibie, cofinancée par Brême, sur le fonctionnement et la réglementation des garages informels et des « Backyard Mechanics ». Un premier atelier intégrant dix « Backyard Mechanics » a suivi en 2010 à Katutura, auquel ont également participé des délégations des deux villes partenaires. En préparation du projet, un premier état des lieux a été réalisé en décembre 2013, avec une visite de la zone du projet, Katutura Township, et d'un certain nombre de sites de mécaniciens informels et formels et de petits garages de réparation de voitures, et de nombreux entretiens ont été menés avec les acteurs impliqués.

Les principaux objectifs du projet étaient d'une part d'améliorer la qualité des eaux de surface par une éducation à l'environnement des mécaniciens, ainsi que de l'ensemble de la municipalité, concernant les dangers environnementaux et sanitaires des huiles usagées. Il s'agissait d'autre part de mettre en place une installation pilote adaptée aux conditions locales et capable de recueillir les huiles déversées et collectées. Pour atteindre ces objectifs, le projet s'est concentré sur trois aspects : la sensibilisation aux problèmes environnementaux et le renforcement de la conscience écologique des mécaniciens auto, le développement d'un système de retenue des huiles usagées et la sensibilisation au thème du contrôle de la qualité de l'eau.

Ateliers et dialogue avec les « Backyard Mechanics »

Afin d'améliorer la conscience environnementale et de sensibiliser les mécaniciens à la problématique de l'environnement, mais aussi aux risques sanitaires pour la population, deux ateliers d'éducation à l'environnement ont été organisés et du matériel d'information a été mis à disposition et distribué sur place dans les petits garages. Des employés de différents services de la municipalité de Windhoek ont effectué des présentations sur des thèmes tels que l'hygiène environnementale, la gestion des huiles usagées dans la ville, la protection de l'environnement. Ils ont également montré comment les mécaniciens pouvaient tirer profit des huiles usagées collectées. Une petite somme est ainsi versée lors de la remise d'huile usagée aux points de collecte, ce qui incite davantage à participer à une élimination dans les règles de l'art. Lors d'un dialogue ouvert, les participants ont eu la possibilité de faire part de leurs propres préoccupations et idées. Il s'est avéré à cette occasion que la prise de conscience était bien présente, mais que c'étaient surtout les possibilités d'élimination appropriées qui faisaient défaut.

Planification et construction d'un système de retenue des huiles usagées

Devant deux voitures plus anciennes, il y a entre autres un vieux baril d'huile
Au cœur du projet Nakopa une élimination des huiles usagées respectueuse de l'environnement. Photo : Silke Goethe

Les participants aux ateliers et à une enquête ont discuté de la mise en place d'un système de collecte des huiles usagées qui permettrait d'éliminer les huiles usagées des voitures lors de leur révision. Cette idée a été reprise et mise en œuvre en modernisant une ancienne installation de rétention d'huile sur le site de Menarovandu. D'autres réservoirs de collecte d'huile ont de plus été installés sur le site de Menarovandu, ce qui permettra d'éliminer à l'avenir les huiles des garages de manière écologique. La ville de Windhoek a d'ores et déjà reconnu l'utilité de cette installation, qui touche aujourd'hui plus de 100 petits garages informels, et a accepté de financer son entretien continu.

Sensibilisation au thème du contrôle de la qualité de l'eau

Afin de familiariser le personnel de la commune avec les méthodes de contrôle de la qualité de l'eau, la commune partenaire de Durban en Afrique du Sud a également été invitée à participer à l'échange de connaissances et d'expériences entre Windhoek et Brême. L'échange trilatéral a également été organisé compte tenu du fait que Durban rencontrait des problèmes similaires en matière d'élimination des huiles usagées et des petits garages informels, ce qui a permis d'initier un apprentissage mutuel et de mettre en réseau les acteurs. À Durban en particulier, une fondation privée finance un système de collecte des huiles usagées.

Sur une affiche, on peut voir différentes images avec des voitures, des barils de pétrole et des plans d'eau.
Des affiches dans les garages des townships attirent également l'attention sur cette problématique. Photo : Silke Goethe

Ces échanges professionnels ont été complétés par l'intégration d'étudiant·e·s de l'école supérieure de Brême, de la Namibia University of Science and Technology (NUST) et d'une apprentie en mécanique auto de Brême dans le cadre du programme ASA en 2015 et 2016. Les équipes ASA ont notamment élaboré un questionnaire interrogeant les mécaniciens auto sur leur situation socio-économique, leurs connaissances et conception de la protection de l'environnement et des problèmes liés aux huiles usagées dans le cadre d'interviews directs. Elles ont également soutenu l'organisation des ateliers et le développement de matériaux d'éducation à l'environnement tels qu'une affiche qui a été distribuée dans les petits garages.

Ce projet NAKOPA a été le premier à être mis en œuvre avec succès avec Windhoek à partir des lignes de soutien du Service pour les Communes du Monde. Cette coopération commune et les nouvelles structures de travail ainsi mobilisées ont ouvert la voie à la participation des villes de Brême et de Windhoek à la sixième phase du programme de « Partenariats communaux pour le climat » du SKEW. Des échanges ont en outre été initiés entre les villes partenaires de Windhoek et Durban, qui sont confrontées à des problèmes similaires en matière de changement climatique. Néanmoins, la mise en œuvre réussie de ce projet ne doit être considérée que comme un premier pas, car un système de régulation des huiles usagées est nécessaire dans tous les quartiers de Windhoek, ainsi qu'un vidage régulier et fiable des réservoirs de collecte des huiles usagées, afin de collecter, séparer, traiter et réutiliser systématiquement ces dernières.