Combiner les soutiens

L'hôpital de Mkomaindo a été équipé de 2013 à 2014 d'une installation photovoltaïque avec accumulateur intégré grâce au soutien financier du programme de développement communal durable grâce aux projets de partenariat (Nakopa)

Depuis lors, cette installation permet de faire face aux coupures de courant, qui surviennent surtout pendant la saison des pluies et durent de quelques heures à plusieurs jours. Auparavant, le manque d'électricité pour chauffer les lits et l'alimentation en oxygène représentaient de grands défis, et pas seulement dans le service de maternité. Il y avait bien un générateur de secours, mais l'argent manquait souvent pour acheter du gasoil. En cas de problème technique, un spécialiste se rend immédiatement sur place : deux techniciennes et dix techniciens de Masasi sont en mesure d'entretenir et de réparer les modules photovoltaïques. L'un de ces techniciens est employé par la municipalité et responsable de l'installation.

« Un autre petit projet Nakopa a été mené en parallèle, dans le cadre duquel des installations de biogaz ont été construites », explique Angela Gewiese, collaboratrice de l'Unité protection du climat et développement du district d'Enzkreis. « Nous avons beaucoup appris grâce à ces deux projets. Et comme cela a bien fonctionné, nous avons directement enchaîné », précise Mme Gewiese.

L'expérience acquise a ouvert la voie afin de voir un peu plus grand. « À la demande des deux administrations, nous avons rapidement fait une demande pour un grand projet - et avons reçu un soutien de 2016 à 2018 », se félicite encore Mme Gewiese. Elle et M. Klaus sont d'accord sur ce point : grâce à la réussite des projets Nakopa, une relation fiable et durable entre le district d'Enzkreis et la ville et le district de Masasi s'est établie. Sans celle-ci et la bonne communication au sein du partenariat, le courage aurait manqué pour se lancer dans un projet d'une telle envergure.

Grâce au programme de soutien des projets communaux de protection du climat et d'adaptation au changement climatique (FKKP), les partenaires ont équipé deux grands dispensaires et 27 petits centres de santé de la ville et du district de Masai en systèmes photovoltaïques. Depuis lors, ils assurent notamment l'éclairage nocturne, ainsi que le fonctionnement des appareils d'analyse médicale et des téléphones et ordinateurs portables. Les habitations voisines du personnel soignant et des médecins ont également été équipées de systèmes photovoltaïques.

C'est un bénéfice pour la population de toute la région. Jusqu'alors, les traitements médicaux et les naissances avaient lieu dans les établissements de santé en grande partie non reliés au réseau électrique régional. Comme pour le projet Nakopa, douze techniciennes et techniciens spécialement formés à cet effet assurent un fonctionnement sans faille.

« Deux de nos projets ASA Kommunal portaient également sur l'énergie solaire », raconte Mme Gewiese. Dans le cadre de ces stages, de jeunes Allemands se sont rendus en Tanzanie et y ont travaillé pendant trois mois avec les partenaires du district d'Enzkreis. Le projet ASA Kommunal était une coopération entre le SKEW et le programme ASA qui s'est terminé en 2019. Les équipes du projet à Masasi ont installé des modules solaires sur le toit d'une école, conçu et construit des lampes solaires et travaillé sur des systèmes solaires pour la maison. « Nos projets soutenus par le SKEW et le BMZ ont presque toujours été imbriqués et se sont parfois déroulés en parallèle », explique Mme Gewiese. Et elle poursuit : « Notre professionnel intégré sur place, Benjamin Klaus, a constitué un maillon important pour tout cela ».

Entre 2013 et 2017, Benjamin Klaus a accompagné le partenariat via l'instrument de soutien « Professionnels pour les partenariats communaux dans le monde » (FKPW), un projet de coopération avec la GIZ. « Mme Gewiese et moi-même formions une équipe bien rodée », raconte M. Klaus. Tous deux ont entretenu des échanges étroits, de la demande à la clôture des projets en passant par leur mise en œuvre. M. Klaus s'est occupé de la recherche de partenaires locaux côté tanzanien, a collaboré avec les personnes de contact respectives dans l'administration de Masasi, a fourni un soutien pour les appels d'offres et a notamment veillé à ce que les reçus soient émis correctement pour la facturation. Ceux-ci étaient quant à eux importants pour Angela Gewiese dans le district d'Enzkreis. Côté allemand, elle était chargée de veiller à ce que toutes les étapes du projet soient réalisées conformément aux règles.

« Les guides qui accompagnent un soutien, révèle M. Klaus, n'étaient pas faciles à comprendre pour nous au début. Angela Gewiese et moi-même les avons parcourus, avons appris certaines choses et, grâce à ces expériences positives, avons gagné en confiance à chaque fois - le travail collégial s'est transformé en amitié. » La coopération au niveau communal a fonctionné. Le défi a toutefois consisté à maintenir la communication avec l'administration à Masasi. Il est dû au fait que les personnes de contact sont mutées au bout de quelques années afin de prévenir la corruption.

Afin de pouvoir mener à bien les projets communs, les deux parties veillent donc à impliquer le plus grand nombre de personnes possible, depuis le « Planing Officer » jusqu'aux directeurs de la ville et au bureau du maire. Les connaissances sur l'histoire du partenariat et les projets communs sont ainsi largement réparties. Les partenaires utilisent en outre tous les formats proposés par le SKEW pour l'échange professionnel. M. Klaus résume : « Je ne suis plus là en tant que professionnel intégré depuis 2017, la collaboration se poursuit et nous célébrons désormais les dix ans du partenariat pour le climat - cela se passe de commentaires ! »

Le partenariat pour le climat, conclu en 2011, est devenu un partenariat communal officiel acté en 2020. Et ce n'est pas tout : outre les partenariats entre des écoles de part et d'autre, le comité de jumelage « Marafiki wa Masasi Enzkreis - Masasi/Tansania e.V. » existe déjà depuis 2012. Les personnes intéressées des institutions publiques et privées ainsi que des citoyens s'engagent dans ce comité. L'administration du district d'Enzkreis est étroitement liée au comité de jumelage : ainsi, certains membres du Bureau sont des employés administratifs et des conseillers de district. La première présidente du comité depuis sa fondation est Angela Gewiese.

Les thématiques du comité sont les énergies renouvelables, les aides médicales, la protection du climat et l'éducation et la formation. Le comité de jumelage soutient notamment avec des fonds propres des projets du district d'Enzkreis à Masasi tel que le projet FKKP portant sur les installations photovoltaïques sur les établissements de santé. Le comité a également conclu un partenariat médical avec l'hôpital Mkomaindo. Les cliniques du district d'Enzkreis de Mühlacker et de Neuenbürg sont également impliquées. Certains de leurs médecins se sont déjà rendus à Masasi pour des formations. Le second président du comité de jumelage pendant de nombreuses années était médecin-chef du service de chirurgie à Mühlacker.

Avec la pandémie de coronavirus, la situation déjà difficile de l'hôpital de Mkomaindo s'est aggravée. En tant que membre de l'unité, Angela Gewiese a fait une demande pour des mesures de solidarité communales coronavirus (KCS) par le biais du SKEW à l'été 2020 afin d'acheter des équipements supplémentaires pour le personnel médical de l'hôpital de district ainsi que des principaux centres de santé du district. Le comité a également apporté son soutien dans le cadre de l'appel d'offres pour cet équipement et l'obtention d'offres d'entreprises tanzaniennes.

Il bénéficiait déjà d'une expérience dans ce domaine car des équipements pour l'hôpital Mkomaindo avaient déjà été achetés par le passé grâce à des dons. « Je suis heureuse que nos partenaires de Masasi aient reçu un équipement de base : il s'agit non seulement de masques de protection et de désinfectants, explique Mme Gewiese, mais aussi de deux concentrateurs d'oxygène, avec lesquels les patients atteints du coronavirus peuvent être mis sous respiration artificielle, et deux écrans d'affichage des données pour l'enregistrement de valeurs telles que la fréquence cardiaque et respiratoire. »

Santé, éducation, infrastructures résilientes, villes et communes durables, mesures de protection du climat : de nombreux points de l'Agenda 2030 se retrouvent dans les projets mis en œuvre conjointement. Et qu'en est-il de la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable dans le district d'Enzkreis ?

Depuis 2018, le Dr. Jannis Hoek, coordinateur de la politique de développement communale, s'occupe ici de la gestion de la durabilité dans l'esprit de l'agenda 2030. Toujours en point de mire : l'ancrage à long terme de ses thèmes dans les services spécialisés et les unités de l'administration du district. Pour ce faire, il collabore avec les communes du district d'Enzkreis et avec le grand public. Le Dr. Hoek explique : « On peut imaginer beaucoup de choses judicieuses depuis son bureau, mais au bout du compte, il faut qu'elles entrent dans la tête des gens et, surtout, qu'elles soient vécues. »

Comment y parvenir, telle était également la question lors de l'échange professionnel sur la mise en œuvre de l'agenda 2030 à Masasi. Le Dr. Hoek a organisé l'événement avec Angela Gewiese et le soutien du SKEW en 2020. Les principaux représentants et représentantes des deux collectivités locales étaient impliqués. « J'ai été étonnée de voir à quel point les objectifs de développement durable étaient naturellement présents chez nos partenaires tanzaniens », a constaté Mme Gewiese.

L'un des sujets qui intéresse le Dr. Hoek concerne les achats éthiques et le renforcement du commerce équitable dans le district Fairtrade. Au cours de l'échange professionnel, les participants ont examiné ensemble comment les noix de cajou, principal produit agricole de Masasi, pouvaient être exportées en Allemagne - dans le but de les commercialiser en tant que produit du partenariat. Le nouveau projet FKKP a également été l'un des thèmes évoqués lors de l'échange professionnel : soutien de l'éducation et de la formation par l'utilisation d'énergies renouvelables, mise en place d'un centre d'éducation à l'environnement et mesures de compensation du CO2 à Masasi. Le projet a démarré en 2021 par une première visioconférence et il durera jusqu'en 2023.

« Le fonds de microprojets nous conviendrait bien », pense tout haut le Dr Hoek qui ajoute : « Nous pourrions ainsi réaliser certaines des idées apparues lors de l'échange professionnel sur la sensibilisation ». Qui sait : les deux partenaires communaux essaieront peut-être aussi cet instrument de soutien ?